La quatrième dose de vaccin anti-covid réduit de 72% le risque de décès chez les personnes âgées, selon une étude de l’Université de Tel-Aviv

D’après une nouvelle étude dirigée par les Prof. Khitam Muhsen et Daniel Cohen de l'École de santé publique de l’Université de Tel-Aviv et le Prof. Ron Dagan de l'Université Ben-Gurion du Néguev en collaboration avec le ministère israélien de la Santé, la quatrième dose du vaccin Pfizer contre le coronavirus réduit de 67% le risque d’hospitalisation des personnes âgées, et de 72% celui de mourir de la maladie. L'étude, menée sur près de 40 000 résidents des institutions de retraite supervisées dans le cadre du programme de protection des personnes âgées du Ministère de la Santé ( « Magen Avot Veimaot »), confirme la grande utilité du quatrième vaccin pour les populations à risque.

khitqm Muhsen Dan Cohen 580x330L'étude a été réalisée en collaboration avec le Prof. Nimrod Maimon, Directeur de la division de médecine interne de l'hôpital Soroka de Beer Sheva et responsable sortant du programme Magen Avot & Imaot du Ministère de la Santé, avec la participation des membres de l’équipe du programme, Ami Mizrahi, Omri Bodenheimer et Boris Boltyansky, en collaboration avec Lea Gaon et Zafrira Hillel-Diamant du Département de gériatrie du Ministère de la Santé . Elle a été publiée dans la prestigieuse revue JAMA Internal Medicine.

Une population particulièrement vulnérable

« Au cours de notre étude, nous avons suivis deux groupes de résidents des institutions de retraite intégrées au programme « Magen Avot VeImaot », le programme de protection des personnes âgées du Ministère de la Santé », explique le Prof. Khitam Muhsen. « Un premier groupe de 24 088 personnes ayant reçu le quatrième vaccin de Pfizer, et un autre de 19 687 résidents qui ont été vaccinés avec les trois premières doses, quatre mois ou plus avant le début du suivi, mais ont choisi de ne pas recevoir la quatrième dose. Il s'agit de résidents d'institutions gériatriques, maisons de retraite ou résidences inclues dans le programme, soit un total d'environ 1 000 institutions à travers le pays. C’est une population particulièrement vulnérable à la contamination par le covid-19 et susceptible de développer des formes graves de la maladie et d’en décéder, ce à la fois en raison des conditions de vie dans ces institutions, mais également du fait qu’une grande partie de ces personnes nécessitent une aide pour effectuer leus activités quotidiennes, est en raison des maladies chroniques dont souffrent nombre d’entre elles ».

Lorsque la vague Omicron s'est propagée en Israël, entre janvier et mars de cette année, il n'existait pas de vaccin spécifique pour cette souche du corona, issue de mutations importantes de la protéine « Spike » qui permet au virus de se fixer sur les cellules humaines et d’y pénétrer. Les vaccins existants étant ciblés spécifiquement contre cette protéine, un débat s’est éveillé, en Israël et dans le monde, sur l'efficacité des vaccins existants contre la souche omicron, et en particulier sur l’opportunité d’administrer une seconde dose de rappel. Israël a été le premier pays à approuver ce deuxième rappel (la quatrième dose de vaccin) pour les personnes âgées de 60 ans et plus. La présente étude est basée sur les données provenant des institutions du programme de protection des personnes âgées « Magen Avot Ve-imaot », premier grand groupe auquel la quatrième dose a été administrée.

Immunité croisée efficace également contre la souche Omicron

« Après avoir suivi les contaminations, les hospitalisations et la mortalité dans ces deux groupes au cours de la vague Omicron, nous avons constaté qu’au sein du groupe ayant reçu le quatrième vaccin, le taux de contamination était réduit de 34 % par rapport au groupe témoin, celui d’hospitalisation pour forme légère à modérée plus bas de 64 %, celui des hospitalisations pour maladie grave de 67 % de moins que le groupe témoin, et finalement le taux de mortalité de 72 % moindre que celui du groupe vacciné avec seulement les trois premières doses du vaccin », explique le Prof. Muhsen. « Ces données sont importantes, car la population résidant dans les institutions du programme de Protection des personnes âgées est l’une de celles présentant le plus fort taux de maladie grave résultant du coronavirus, dans un pourcentage beaucoup plus important que celui de la population globale. Nous pensons que la quatrième dose de vaccin a stimulé chez ces personnes la création et le développement des anticorps, qui leur ont également fournie une immunité croisée contre la souche Omicron. L’étude montre la grande utilité du quatrième vaccin, et confirme la justesse de la politique de l’Etat d’Israël, et de sa sage décision de vacciner la population à risque pour la quatrième fois, qui a sauvé de nombreuses vies ».

« Il s'agit d'une étude inédite et innovante basée sur une base de données de la population âgée résidant dans des institutions spécialisées. Les études précédentes réalisées portaient sur l’ensemble de la population, et incluant donc des tranches relativement jeunes, avec une moyenne d’âge de 72 ans. Dans notre étude l’âge moyen était de 80 ans. De plus, de manière générale, les personnes qui vont se faire tester ou vacciner contre le corona présentent généralement des comportements positifs face aux questions de santé ; il est donc très difficile de comparer leurs niveaux de morbidité à ceux des personnes non vaccinées, ou de celles qui ont été vaccinées trois fois, bien que nous ne possédions pas d’informations sur les raisons pour lesquelles certaines personnes ont choisi de ne pas recevoir une quatrième dose de vaccin. Les participants des deux groupes de notre étude ont subi des tests corona de routine selon le protocole en vigueur dans les institutions du programme de protection des personnes âgées ; on peut donc en projeter les résultats sur les autres tranches de la population en Israël et dans le monde ».

Un freinage massif de la morbidité

« L'étude indique que la stimulation du niveau des anticorps par un vaccin basé sur la souche originale du coronavirus offre une protection significative contre l'apparition d'une maladie grave même après une contamination par de nouveaux variants éloignés de l'original, comme Omicron », précise le Prof. Daniel Cohen.

« Le Ministère de la Santé attache une très grande importance à la protection des institutions de retraite », ajoute le Prof. Nimrod Maimon. « La base de données rassemblée dans le cadre du projet a permis de mettre en œuvre des opérations de vaccination efficaces et rapides qui ont abouti à un freinage massif de la morbidité du coronavirus parmi les résidents de ces institutions. Les résultats impressionnants du programme « Magen Avot Ve-imaot » ont eu un large écho international, et les autorités sanitaires de nombreux pays du monde se sont intéressés à ses enseignements».

Le Prof. Ron Dagan conclut que les résultats de l’étude démontrent à nouveau le rôle critique des vaccins, combinés à des systèmes organisationnels structurés et efficaces, pour freiner les vagues de morbidité grave et de mortalité chez les populations à risque.

 

Photo:

Le Prof. Khitam Muhsen et le Prof. Daniel Cohen (Crédit: Université de Tel-Aviv)

 

FONDS DE SOUTIEN
Créé par l'Université de Tel-Aviv pour ses étudiants
Pour les aider, contactez-nous : 
En France: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. Tél. : 01 40 70 18 07 
En Israël : Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. Tél. : 03 640 67 80