Une étude menée par le Prof. Liat Lerner-Geva de l'École de santé publique de la Faculté de médecine de l’Université de Tel-Aviv et de l'Institut Gertner de recherche en épidémiologie et politiques de la santé et par le Dr Adel Farhi de l'Institut Gertner, montre le lien entre une forte exposition à la pollution de l'air pendant la grossesse et un risque accru de malformations congénitales.
L'étude, réalisée à une échelle nationale en Israël, en collaboration avec le Prof. Itzhak Benenson du Département de géographie et d’environnement humain de l’UTA et le Prof. Yinon Rudich de l'Institut Weizmann, évalue pour la première fois les risques présentés par l'exposition des femmes enceintes à la pollution de l'air, selon le mode de procréation : conception spontanée versus procréation médicalement assistée (PMA).
Elle a été publiée dans la revue Environmental Research.
Procréation médicalement assistée: une sensibilité accrue
« Les résultats de notre recherche suggèrent que l'exposition d’une femme enceinte à des niveaux élevés de pollution de l'air est liée à diverses issues défavorables de la grossesse», a déclaré le Prof. Lerner-Geva. «Bien que notre étude ai porté essentiellement sur des nourrissons conçus spontanément, nous avons également eu l'occasion d'évaluer un petit échantillon de grossesses médicalement assistées, pour lesquelles nous avons pu observer un impact important de la pollution de l'air, en particulier de l'exposition à l'ozone. Il s'agit clairement d'une population particulièrement sensible qui devrait faire l’objet d’études plus approfondies ».
Pour les besoins de la recherche, financée par le Fonds pour la Santé environnementale (EHF), les chercheurs ont analysé les données de 216 730 nouveau-nés en Israël entre 1997 et 2004. Les données de la pollution de l'air, y compris les niveaux de dioxyde de soufre (SO2), les particules en suspension (PM10), les oxydes d'azote (NOx) et l'ozone (O3), ont été obtenues à partir des stations de contrôle de la qualité de l'air pendant la période étudiée. Grâce à un système d'information géographique, ces données ont été évaluées pour chaque femme selon son lieu de résidence, à la fois pendant le premier trimestre et pendant l'ensemble de la grossesse.
Système circulatoire et organes génitaux
Les chercheurs ont constaté que l'exposition aux PM10 et aux oxydes d’azotes tout au long de la grossesse était associée à un risque accru de malformations congénitales, du système circulatoire pour les PM10 et des organes génitaux pour les NOx. Ils ont également découvert que l'exposition au dioxyde de soufre et à l’ozone au cours de grossesses médicalement assistées a été associée, bien que de manière non significative, à un risque accru de malformations congénitales.
« Compte tenu de la baisse mondiale de la fécondité, et du nombre croissant d'enfants nés grâce à des techniques de procréation médicalement assistée, nos conclusions concernant leur risque accru de malformations congénitales sont particulièrement pertinentes » a déclaré le Prof. Lerner-Geva, qui ajoute : «Il est essentiel que nous continuions de suivre cette population spécifique ».
Elle explique que le registre national des naissances par PMA, établi en Israël à des fins statistiques, servira de base de données à une future étude plus large ayant pour but d’identifier des sous-populations susceptibles d’un plus haut risque d’issues défavorables de la grossesse. Le Prof. Lerner-Geva travaille actuellement à une évaluation plus détaillée de l'exposition aux conditions environnementales pendant la grossesse.
http://siliconwadi.fr/16504/recherche-malformations-congenitales-et-pollution-de-lair
Cet article a été publié sur http://siliconwadi.fr/ le 24.12.2014 sous le titre : « Recherche : malformations congénitales et pollution de l’air »