Les chercheuses de l’année à l’Université de Tel-Aviv

A l’occasion de la Journée internationale des Femmes, voici quelques-unes des nombreuses recherches et succès réalisés par les chercheuses de l’Université de Tel-Aviv au cours de l’année 2022/début 2023, dans tous les domaines de la science.

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                Le Prof. Karen Avraham, Doyenne de la Faculté de médecine.

  1. Freiner le cancer de la peau et rendre l’immunothérapie abordable pour tous les patients : le Prof. Ronit Satchi-Fainaro

La doctorante Sabina Pozzi, sous la direction du Prof. Ronit Satchi-Fainaro, Directrice du Centre de recherche sur la biologie du cancer et du laboratoire de recherche sur le cancer et la nanomédecine de la Faculté de médecine, a décrypté pour la première fois le mécanisme par lequel le cancer de la peau envoie des métastases au cerveau, et a réussi à retarder la propagation des métastases dans le cerveau de 60 à 80 %, et même à l’empêcher, au moyen de traitements existants destinés entre autres aux maladies cardiaques, hépatiques et au diabète. Selon les chercheuses, ces traitements peuvent être réorientés vers la thérapie du mélanome, et conviennent même comme traitement préventif.

Sabina pozzani satchiPlus tôt cette année, une équipe internationale de chercheurs également dirigée par le Prof. Ronit Satchi-Fainaro, a réalisé une autre percée scientifique rendant l’immunothérapie abordable pour tous les patients : les chercheurs ont synthétisé une petite molécule qui pourrait constituer une alternative plus efficace et compétitive financièrement à un anticorps actuellement utilisé avec succès pour traiter toute une gamme de cancers, mais couteux et peu malléable.

Rappelons qu’au mois d’août dernier, le magazine Forbes a inclus le Prof. Satchi-Fainaro dans les 50 femmes les plus influentes d’Israël en 2022. (Photo: le Prof. Ronti satchi-Fainaro  - à droite et la doctorante Sabina Pozzi. Crédit: Université de Tel-Aviv)

  1. L’ablation des tumeurs cancéreuses sans opération : le Dr. Tali Ilovitsh

Tali IlovitshUne nouvelle technologie innovante développée sous la direction du Dr. Tali Ilovitsh, du Département de génie biomédical, permet de détruire les tumeurs cancéreuses grâce à une combinaison d'ultrasons focalisés à basse fréquence et de nano-bulles injectées dans la circulation sanguine, sans nécessiter de traitement invasif. L’expérience, menée sur des souris, sera probablement adaptable à l’homme dans l’avenir.

  1. Fabriquer de la mélanine : le Dr. Ayala Lampel

Une équipe de chercheuses du laboratoire du Dr. Ayala Lampel, de l’Ecole de biomédecine et d’études sur le cancer, sous la direction du Dr. Avigail Baruch et de la doctorante Tlalit Massarano, a réussi pour la première fois au monde à fabriquer de la mélanine, pigment qui colore la peau et protège des rayons du soleil, en imitant son processus de production et de biosynthèse par le corps. Selon les chercheuses, cette réussite scientifique sera importante dans les domaines de l’industrie cosmétique et de la dermatologie, notamment pour le traitement des maladies induisant une dépigmentation, ou pour les personnes ayant subi une greffe de la peau.

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           De droite à gauche: le Dr. Ayala Lampel, le Dr. Avigail Baruch et la doctorante Tlalit Massarano (Crédit: Université de Tel-Aviv)

Par ailleurs, un doctorant sous la direction du Dr. Ayala Lampel, Itai Katzir, a également réussi à développer une nouvelle technologie qui permettra pour la première fois au monde, de contrôler l’encapsulation des molécules et leur libération par exposition aux rayons ultra-violets. L’étude pionnière dans le domaine des biomatériaux, aura de nombreuses applications biomédicales, en particulier pour la délivrance contrôlée de médicaments « intelligents », protéines, anticorps ou autres molécules thérapeutiques, ciblées spécifiquement sur les tissus malades.

  1. Un mécanisme génétique commun à l’autisme et à l’Alzheimer : le Prof. Illana Gozes

Illana Gozes180 180Des chercheurs sous la direction du Prof. Illana Gozes du Département de génétique moléculaire humaine et de biochimie et de l’Ecole des neurosciences, ont découvert un mécanisme commun aux mutations des gènes ADNP et SHANK3, qui provoquent l'autisme, la schizophrénie et les maladies neurodégénératives comme la maladie d'Alzheimer. De plus, ils ont trouvé un médicament expérimental pour le traitement de ces syndromes, qui s’est avéré efficace en laboratoire. Selon eux, ces résultats encourageants pourraient conduire au développement de traitements efficaces pour toute une gamme de syndromes qui altèrent les fonctions cérébrales provoquant ces maladies.

Une autre étude menée en 2022 sous la direction du Prof. Illana Gozes, a par ailleurs permis de détecter la présence typique de certaines bactéries dans la salive des soldats souffrant de trouble de stress post-traumatique (TSPT). Selon les chercheurs, les résultats de l'étude, réalisée auprès de 200 soldats démobilisés après la première guerre du Liban pourrait permettre un diagnostic rapide, objectif et précis des personnes souffrant de ce trouble, grâce à un simple échantillons de salive, et à développer des médicaments liés au microbiote (ensemble des micro-organismes présents à l'intérieur du corps).

  1. Réparer les os grâce à un hydrogel : le Prof. Lihi Adler-Abramovich

Espoir pour les patients qui souffrent de lésions osseuses graves: le Prof. Lihi Adler-Abramovich et le Dr. Michal Halperin-Sternfeld, de l'École de médecine dentaire de l'Université de Tel-Aviv, en collaboration avec les Dr. Rachel Sarig et Moran Aviv, ont développé un hydrogel spécial qui permet de reconstituer des fragments d’os manquant en favorisant la régénération des tissus. La nouvelle méthode aura des applications cliniques importantes dans les domaines de l'orthopédie et de la dentisterie.

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 De gauche à droite:  Le Prof. Lihi Adler-Abramovich, le Dr. Rachel sarig, le Prof. Yitzhak Binderman et le Dr. Michal Halperin-Sternfeld (Crédit: Université de Tel-Aviv)

  1. Première femme Doyenne de la Faculté de médecine : le Prof. Karen Avraham

Le Prof. Karen Avraham a été choisie comme Doyenne de la Faculté de médecine de l’Université de Tel-Aviv, poste qu’elle occupe depuis le 1er septembre, en remplacement du Prof. Ehud Grossman. C’est la première femme à occuper ce poste. (Photo en tête de l'article)

  1. Traiter le cancer du sein et freiner les métastases cérébrales : le Prof. Neta Erez

Neta ErezLe Prof. Neta Erez, chef du laboratoire de biologie des tumeurs de la Faculté de médecine de l’Université de Tel-Aviv, et les membres de son équipe, ont découvert un mécanisme qui facilite la propagation des métastases cérébrales du cancer du sein et du mélanome, et montré que l’inhibition de son facteur-clé par des moyens génétiques réduit de manière significative la formation de ces métastases chez des souris. La découverte pourrait également aider à prédire la récidive métastatique dans le cerveau.

Dans une précédente étude, des chercheurs du laboratoire du Prof. Neta Erez avaient également décrypté le mécanisme par lequel la chimiothérapie créé un environnement inflammatoire propice au développement des métastases, et constaté qu’en ajoutant un médicament anti-inflammatoire au traitement, on pouvait réduire le risque de récidive cancéreuse de 52 % à 6 %. La méthode, développée sur des souris, pourrait améliorer le traitement chimiothérapie des patientes atteintes du cancer du sein, et diminuer de 88% l’incidence des rechutes.

  1. Construire un robot-senteur : la doctorante Neta Shvil

ben maoz neta shvilLa doctorante Neta Shvil de l’Ecole des neurosciences de l’Université de Tel-Aviv, a réussi à développer un robot dont la sensibilité aux odeurs est 10 000 fois supérieure à celle des appareils électroniques existants, en connectant un capteur biologique à un système électronique, et en décryptant les signaux électriques obtenus à l’aide d’un algorithme d'apprentissage automatique. Les chercheurs estiment qu'il sera possible d'utiliser cette technologie dans l'avenir pour détecter, entre autres, les explosifs, les drogues, et même les aliments détériorés et les maladies. ( sur la photo : Neta Shvil avec le Dr. Ben Maoz).

  1. Reconnues par l’Union européenne

Cinq parmi les huit chercheurs de l’Université de Tel-Aviv qui ont obtenu des subventions du Conseil européen de la recherche (ERC) pour chercheurs débutants (Starting Grants, de 2 à 7 ans après le doctorat) pour l’année 2022-erc winners20222023 sont des femmes. La bourse prestigieuse a pour but de permettre aux jeunes chercheurs d'atteindre leurs objectifs de recherche, de promouvoir des collaborations fructueuses, et de les aider à mettre en œuvre les premières étapes de la commercialisation des technologies qu’ils ont développées. Sur la photo, de droite à gauche en commençant par le haut : le Dr. Ella Daniel, le Dr. Haim Treves, le Dr. Adi Ashkenazi, le Dr. Itai Epstein, le Dr. Tomer Koren, le Dr. Raya Sorkin, le Prof. Liad Mudrik et le Dr. Hadas Sofer (Crédit : Université de Tel-Aviv)

  1. Le sport pour vaincre le cancer : le Prof. Carmit Levy

D’après une étude menée sous la direction du Prof. Carmit Levy du Département de génétique humaine et de biochimie de la Faculté de médecine Carmit Levy 2022et du Dr. Yiftach Gepner de l'École de santé publique et de l'Institut des sports de l’Université, les activités d’aérobie intensives comme la course à pied, bloquent la progression du cancer, réduisant de 72% le risque de dissémination des métastases. Selon les chercheurs, ce type d’exercice provoque une augmentation de la consommation de glucose par les organes internes, diminuant la source d’énergie dont le cancer a besoin pour se développer.

Dans une étude précédente de 2022 publiée dans le monde entier, combinant l’examen des habitudes alimentaires de près de 3 000 personnes et une analyse génétique sur des souris de laboratoire, le Prof. Carmit Lévy avait également montré que l'exposition au soleil stimule l'appétit chez les hommes, mais pas chez les femmes, en raison de la sécrétion d’une hormone qui stimule l'appétit, la ghréline. 

  1. Lutter contre la malvoyance chez les personnes âgées : le Prof. Ruth Ashéry-Padan

Ruth Ashery Padan 2021Les Prof. Ruth Ashery-Padan et Ran Elkon du Département de génétique moléculaire humaine et de biochimie de la Faculté de médecine et de l’Ecole des neurosciences, ont identifié pour la première fois des protéines qui jouent un rôle clé dans le fonctionnement et le développement des tissus atteints par la DMLA (dégénérescence maculaire liée à l'âge), l'une des principales causes de la perte de la vue à un âge avancé dans le monde occidental. Les chercheurs ont pu localiser avec exactitude l’emplacement de ces protéines dans le génome, et découvrir le lien entre les modifications de ces régions génomiques et les risques de développer la maladie. Leur méthode pourra permettre de déchiffrer également d’autres mécanismes impliqués dans diverses maladies génétiques complexes.

  1. Expliquer les divergences politiques par les neurosciences : le Dr. Yaara Yeshurun

Yaara YeshurunSelon une étude menée par la doctorante Noa Katabi du laboratoire du Dr. Yaara Yeshurun de l'École des sciences psychologiques et de l'École des neurosciences, en scannant le cerveau de dizaines de militants israéliens de droite et de gauche pendant qu’ils regardaient des vidéos électorales, il suffit d’observer les réactions cérébrales des sujets dans les zones sensorielles primaires, responsables de la vue, de l’ouïe et du mouvement, pour prédire leur tendance politique. Selon les chercheuses, la compréhension de la réalité vécue par les femmes et les hommes ayant une opinion politique opposée, et des stimuli qui les atteignent avant même d'entrer dans des discussions théoriques et de valeurs, pourrait permettre de mener un débat public un peu plus efficace.

  1. Prolonger la durabilité des valves cardiaques biologiques : le Dr. Vered Padler-Karavani

Bonne nouvelle pour les patients porteurs d’une bioprothèse cardiaque : une étude internationale dirigée par le Dr. Vered Padler-Karavani de l'École de biomédecine et Vered Padler Karavanide recherche sur le cancer, a montré qu’il était possible de prévenir la détérioration des valves cardiaques d’origine animale et leur calcification, en modifiant génétiquement leur composant biologique. La nouvelle technologie permettra le développement d’une nouvelle génération de valves cardiaques bioprothétiques durables, évitant leur remplacement au bout de dix ans comme c’est le cas actuellement.

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