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Projection en hommage au mari cinéaste d'une étudiante de l'Université de Tel-Aviv, tué par le Hamas en la sauvant

Mercredi 15 novembre a eu lieu à l’Université de Tel-Aviv la projection du court-métrage de Yahav Winner, « The Boy », prix de la meilleure photographie au festival international du film d'étudiants de Tel-Aviv en 2023. Yahav a été assassiné par les terroristes du Hamas le 7 octobre lors de l’attaque du kibboutz Kfar Aza, en luttant pour sauver la vie de sa femme Shaylee Atary, diplômée de l'Ecole de Cinéma de l'Université, et de leur petite fille d'un mois, Shaya. La projection, organisée par L'Ecole internationale de l'UTA et la Faculté des Arts, a été suivie d'un entretien entre Shaylee, rescapée du massacre, et le Prof. Eran Neuman, Doyen de la Faculté.

shaylee eranLe Prof. Neuman a introduit la séance, qui se tenait devant un public d’enseignants et d’étudiants de l'Université Tel-Aviv et de son Ecole internationale, en évoquant l’horrible massacre du 7 octobre et en citant le texte de Arthur Schopenhauer sur la compassion comme condition de toute valeur morale : ceux qui en sont dépourvus manquent de l’éthique nécessaire à leur humanité. 

La vie dans les kibboutz du sud d'Israël

Shaylee, son mari Yahav et leur bébé d'un mois Shaya ont été attaqués le 7 octobre par les terroristes du Hamas dans leur maison du village de Kfar Aza à la bordure de la Bande de Gaza, qui ont essayé d'entrer par la fenêtre de leur chambre à coucher. Shaylee s'est échappée avec son bébé Shaylee, pieds nus et sans téléphone, pendant que son mari retenait les terroristes pour protéger sa fuite. Elle a trouvé refuge dans la maison d'un voisin où elle est restée dans la chambre sécurisée pendant toute une journée sans nourriture et sans savoir où se trouvait son mari. Celui-ci a été tué par le Hamas d'une balle dans la tête.

yahav avisLa projection du film remarquable décrit de façon à la fois sobre et très puissante la vie dans les kibboutz du Sud d'Israël. A travers la relation d’un père et de son fils, le film montre comment une situation insupportable d’attaques et de danger perpétuels est devenue une routine, une étrange normalité où les habitants continuent à vaquer à leurs occupations entre deux alertes.

Ce court-métrage poignant et de grande qualité a été suivi d’un entretien avec Shaylee, dont le court-métrage «Neurim » ("Jeunesse")  avait été sélectionné lors de la session spéciale du Festival de Cannes en octobre 2020,  dans le cadre de la Cinéfondation consacrée à la future génération de cinéastes dans le monde.

Un amour inconditionnel

« Dans son film, Yahav voulait parler de la compassion et de l'amour inconditionnel, à travers des relations entre un père et son fils, mais aussi entre des partenaires amoureux, et en amitié. Même la manière dont il a sacrifié sa vie contre les terroristes pour me sauver parle de cet amour inconditionnel, que l'on peut voir à travers le film », a déclaré Shaylee pendant l'entretien.

« Yahav a grandi au kibboutz, sous les roquettes. En 2008, il a vu un de ses meilleurs amis tomber sous un tir de roquette juste en face de lui. Quand on grandit de cette façon on sait aussi qu'il y a des personnes de l'autre côté de la barrière, mais votre corps est habité par la peur. Et c'est ce qu'il a tenté de représenter, ce conflit habitant une personne qui a grandi profondément tourmenté par la mort, malgré la région magnifique et la merveilleuse communauté dans laquelle nous vivions. Son père a travaillé pendant des années avec des habitants de Gaza. Nous habitions là-bas car nous étions tous les deux des rêveurs, vivant dans une petite communauté où l'argent ne compte pas, et où il n'y a pas de belles voitures, mais un sens de l'humanité. Ce conflit, qui était dans son âme, apparait dans le film ».

 shqylee yahav shaya « Yahav était mon partenaire dans la vie et en création. Nous avions commencé à écrire un film ensemble et devions le tourner en juillet. C'était aussi mon meilleur ami. Il était père depuis seulement un mois, mais c'était déjà le meilleur père possible ». 

Interrogée sur la petite Shaya, elle répond: « C'est une enfant forte. Quand je me suis sauvée des terroristes et qu'ils me tiraient dessus et sur le bébé, j'avais l'impression d'être dans un film sur l'Holocauste. Mais même à ce moment-là, j'ai su que même si je ne survivais pas, le bébé survivrait ».  

Dans les prochains mois, Shaylee veut finir le film qu'elle avait commencé avec Yahav, et réaliser un documentaire sur lui.

 amphi

 

Photos: 

1. Shaylee Atary et le Prof. Eran Neuman

2. Yahav Winner

3. Shaylee, Yahav et Shaya

4.  La salle à l'Université de Tel-Aviv pendant l'évènement

(Crédit: Université de Tel-Aviv)

FONDS D'URGENCE
Tsahal a rappelé 6 000 étudiants et étudiantes de l'Université de Tel-Aviv
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